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De Barsviken à Germandön - Arrivée aux portes de Luleå - 04.09.23

16-09-2023 16:45

Aline Guignard

Cap Kayak,

De Barsviken à Germandön - Arrivée aux portes de Luleå - 04.09.23

Avant que l'on se quitte, Nisse questionne « Quand nous reverrons-nous ? » La seule certitude est celle de souhaiter un jour se retrouver. Mais quand, où...

Ce nouveau rythme, celui que la météo nous contraint d'adopter (voir article précédent), n'a nullement entaché la beauté du voyage, bien au contraire. Retour sur ce mois d'août entre été et automne, entre rencontres imprévues et planifiées, entre réjouissance et appréhension de la fin d'une étape.

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Début août, nous nous retrouvons bloqués sur l'île de Mjältön, le long de la Haute-Côte, en raison des vents tempétueux. Durant cinq jours, l'institut suédois de météorologie et d'hydrologie met en garde et déconseille à tous les petits bateaux de sortir en mer. Nous n'aurions pu rêver meilleur plan que celui de passer cette période en compagnie de Nisse, Ingrid, Olivia et Rasmus, venus nous rejoindre dans cette petite baie paradisiaque à bord de leur voilier. Ces retrouvailles figuraient pour moi parmi les high lights de notre voyage. Nous avions fait la connaissance de Nisse en 2018, lorsque nous avions acheté une propriété dans les forêts du Jämtland, Nisse étant alors notre plus proche voisin. Nos projets ont depuis lors changé, mais l'amitié a demeuré. La tempête laisse juste le temps à Nisse et Ingrid de nous emmener à bord de leur bateau visiter l'île voisine d'Ulvön. Déambulant le long du petit village portuaire, nous leur racontons l'histoire de Rick, un kayakiste hollandais rencontré l'année passée dans la mer des Wadden, qui aujourd'hui est en train de relever le défi de la « Blue ribbon », challenge qui consiste à pagayer sur l'entier de la côte suédoise en suivant quelques règles établies. Sur le chemin du retour au bateau, mon oeil est attiré vers la terrasse d'un hôtel, un je ne sais quoi a inconsciemment interpélé mon attention. Et là, nous nous dévisageons, le temps de remettre ensemble les pièces d'un puzzle improbable. Rick et son amie Christa se lèvent, tout aussi surpris que nous, et viennent nous serrer dans leurs bras. Vous êtes là !?

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Avant que l'on se quitte, Nisse questionne « Quand nous reverrons-nous ? » La seule certitude est celle de souhaiter un jour se retrouver. Mais quand, où... l'avenir est le seul à en posséder la réponse.

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Si les vents se sont suffisamment calmés pour nous permettre de reprendre la route, nos horaires de navigation se voient par contre modifiés pour s'adapter à ces fenêtres météorologiques. Pagayer dans un climat instable et à des horaires inhabituels nous offre des luminosités nouvelles, des ciels majestueux parfois traversés par des arcs-en-ciel féériques. Et puis l'armée s'y met et nous contraint elle aussi à adapter notre timing. Car nous devons traverser la région de Tåme, zone d'exercices de tirs aériens militaires. Et nous sommes précisément à une période d'entraînement. Nous écrivons donc au régiment pour demander l'autorisation de traverser le périmètre et obtenons leur feu vert pour un certain lundi matin.

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Sur l'île de Trysunda, nous nous arrêtons sur une plage de sable où deux tentes occupent déjà fièrement les abords d'un shelter public dont le feu crépite. Fatigués par une navigation exigeante, nous hésitons : pique-niquer tranquillement à l'écart ou se faire social, aller saluer et s'installer autour du feu ? On se bouscule un peu et allons rejoindre la famille dont trois générations se retrouvent chaque année ici pour quelques jours de bivouac. Des retrouvailles dont l'activité principale consiste, à reprendre leurs dires, à manger. Certains d'entre eux parlent français, héritage d'une relation passée. La grand-maman m'explique comment reconnaître les chanterelles, dont un seau déborde. Apprentissage que je saurai mettre en pratique les semaines suivantes. Le lendemain, la famille nous initie à la préparation et dégustation du surströming, fameux mets suédois. Célèbre car l'odeur et le goût de ce hareng fermenté ne laissent personne indifférent... A Rosvick, c'est chez Eva et Pelle que nous débarquons, résultat d'un enchaînement de rencontres. Dans les environs de Hudiksvall nous faisions la connaissance de Rolf, lequel nous avait ensuite introduits auprès de son ami Pecka. Celui-ci nous avait dit alors « J'ai un ami à Rosvick, à quelques dizaines de kilomètres au sud de Luleå, je l'ai contacté, vous y êtes les bienvenus ! »

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Umeå, Skellefteå, Bureå, Piteå... Autant de villes repères qui nous permettent de fractionner notre dernière ligne droite jusqu'à Luleå. Villes ravitaillement également. 40 minutes, parfois 1 heure est le temps qu'il me faut pour rejoindre à pied les magasins. Des allers légers, des retours plus pénibles. Parfois un automobiliste me prend en stop. Au port de Bureå, au retour des courses, je rencontre la responsable qui, au fil de la discussion, nous offre la possibilité de rester gracieusement pour la nuit. Et surtout n'hésitez pas à utiliser les douches, le sauna et les BBQ ! A quand remontait la dernière douche ? Je ne m'en souviens plus mais me voir dans le miroir suffit à évaluer qu'il y a bien longtemps... Avec le basculement perceptible de la saison vers l'automne, s'installe une certaine humidité qui fait que rien ne sèche véritablement, que tout paraît moite, nous y compris. Le soir en s'enfilant dans les sacs de couchage on se sent collants, sales. Les textiles paraissent humides, le bois sec ne l'est plus et rend l'allumage des feux difficiles. Cette situation inévitablement influence le moral et l'état d'esprit pourrait bien pencher vers la réjouissance du changement que notre arrivée à Luleå promet.

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Mais à l'heure où j'écris ce texte, je pourrais presque l'espérer à nouveau, cette situation inconfortable, où le plaisir du bivouac s'étiole, où la lassitude grignote l'excitation du changement quotidien de lieu d'attache... Car alors nous entamerions la transition vers la période d'hivernage avec détermination. Parce qu'après une bonne douche chaude, voilà que l'on se sent frais à nouveau, revigorés, parés pour un peu plus de cette vie-là, celle sur les routes. / AG

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